Soirée du 9 janvier 2013 : Visite à l’Espace Provins
Présidence : Raphaël Morisod
S’il n’y avait la vie trépidante du Rotary, force nous serait de constater, à lire les journaux, qu’il ne se passe pas grand-chose d’important dans le monde, en ce début d’année.
Les grandes banques nous ont habitués aux affaires foireuses. De trois scandales par années, nous sommes passés à trois par mois. Business as usual. Cela ne fait même plus vendre de papier.
A propos de papier, nos autorités monétaires en font imprimer à la pelle, sans qu’il ne représente plus aucune valeur, si ce n’est un provisoire reliquat de confiance béate du bon peuple poussé à la fuite en avant.
L’Euro, pour ne citer qu’un exemple, peut donc être considéré comme du papier adossé à rien. Alors que votre papier de toilettes, lui, est au moins, en général, adossé à un rouleau en carton.
Les journalistes en sont donc réduits à nous servir chaque jour la vie des stars, les massacres ordinaires et leur analyse par des sociologues à postériori visionnaires.
Le parti au pouvoir en France, aux cours du Grand Soir enseigne des mathématiques simples : Depardieu, ça ne fait par quatre, mais 85%.
Le bougre a donc décidé d’aller se faire voir chez les tsars.
Du coup, il ne s’est pas présenté devant le tribunal qui devait le juger pour ébriété au volant.
Peut-être cela vaut-il mieux, se déchaîne le journaliste d’un canard, qui l’imagine déjà déclarer : « Je ne parlerai qu’en présence de ma vodka. »
Le « Nouvelliste » de jeudi 10 janvier n’est pas en reste, lui qui frise le Champignac, en page 2, par la bouche de Karl Roth, directeur des remontées mécaniques de Lauchernalp : « On vient de loin à la ronde, parce que nous pratiquons encore le tarif indigène ».
Mais revenons au RC Sion, forcé au nomadisme, en ce mois de janvier, pour cause de réfection à l’Hôtel du Rhône. Nous sommes donc reçus, avec dames, à l’Espace Provins, accompagnés par la Présidente du club InnerWheel, Madame Titienne Bitschnau, qui nous fait l’honneur de se joindre à nous.
M. Roland Vergères, directeur général de Provins, nous retrace d’abord brièvement l’historique de sa société :
Au début des années 20, alors que l'économie viticole Suisse traversait une forte crise, de nombreux vignerons ont commencé à s'organiser au niveau régional.
Entre 1930 et 1932 quatre coopératives de producteurs se sont crées en Valais, équipées chacune de leurs propres installations d'encuvage et de pressurage afin d'éviter de dépendre des caves privées.
Comme les caves privées rechignaient à commercialiser le vin des coopératives, les vignerons créèrent en 1932 leur propre organisation de vente : la Fédération des Caves de Producteurs de vins du Valais, qui deviendra Provins en 1937.
Dès ses débuts, la coopérative demande à ses sociétaires de se plier à certaines règles, afin d’améliorer les techniques et la qualité de la production. C’est notamment elle qui introduit la mise en zones du vignoble et l’usage des caissettes en bois.
Elle sera également chargée des tâches administratives, de la direction technique et commerciale des caves et, bien évidemment, de la vente des vins.
La fin de la seconde guerre mondiale coïncide avec l’abrogation de la clause protégeant les produits indigènes; les importations mettent l’économie valaisanne sous pression. C’est sur cette toile de fond que Joseph Michaud, alors directeur de Provins, lance en 1945 le « Concours de la Capsule Dorée », qui fixe des critères de qualité.
Avec les années, Provins a évolué, pour devenir une entreprise capable de répondre aux attentes du marché.
Le 14 septembre 2002, la fusion entre les 4 caves est réalisée.
http://www.rts.ch/video/info/journal-12h45/554468-provins-valais-fusion-des-cooperatives.html
Mais Roland Vergères tient à préciser que la nouvelle entité juridique a gardé un esprit de coopérative.
Cette fusion s’est traduite par une nouvelle organisation et une rationalisation intensive :
- On a repensé tous les processus, ce qui s’est traduit par une économie de 3,3 millions de francs.
- Les stocks ont été réduits, passant de 16,7 millions de litres à une moyenne de 12 millions.
- La société a commencé à louer des vignes, pour en confier l’exploitation à ses professionnels.
- On a procédé au ré encépagement du vignoble.
- L’encavage a été centralisé sur le site de Sion.
En parallèle, un effort particulier a été porté sur le développement des produits et leur promotion commerciale :
- On a développé des produits de marque.
- Les marchés d’exportation possibles ont été recherchés
- On a ouvert des espaces de vente
- La marque Wine Distributor a été créée, avec un site de vente en ligne :
http://www.wine-d.ch/fr/shop/product/category/0/home
- Des produits annexe, en relation avec le vin, on été développés.
- Une collaboration avec la maison Bataillard a été décidée, permettant à Provins d’étoffer son
offre de vins étrangers.
La répartition des produits commercialisés a beaucoup évolué.
En 2000, Provins vendait 35% de sa production en vrac et 30% en qualité « litre ». En 2011, ces proportions étaient tombées à respectivement à 17 et 19%. La proportion de qualité « bouteille » a passé, durant la même période, de 35 à 64%, reflétant le souci de l’entreprise de s’orienter davantage vers les produits de qualité à forte valeur ajoutée.
Notre visite à l’Espace Provins fut joliment agrémentée par la prestation remarquable d’une jeune violoniste belge, sans oublier celle du choeur du Rotary Club de Sion, renforcé par quelques éléments extérieurs, sous l’experte direction du Maître de Chapelle Jean-Luc Follonier.
Merci aux artistes, aux organisateurs et à notre hôte, M. Roland Vergères.
Rendez-vous à tous, prochainement, pour la suite des aventures hors-les-murs du Rotary Club de Sion.
Jean-François Bonvin