« Et ben ça, pour un invité surprise, c’est réussi. Yves, on va pas te dire merci ! Ouais, ouais, Président, c’est bien sur toi qu’on a des choses à redire. Nous, les rotariens scribouillards de service, bons valaisans bien rocailleux, on est un peu perdus. Ah, c’est du joli, le VASTE monde. Parlons-en. Jusqu’ici, ceux qui venaient parler devant nous autres, c’était des gens bien d’ici, qui vivaient et parlaient comme nous…. faciles à résumer, quoi, même quand ils présentaient leurs voyages à l’étranger, voire à l’autre bout du monde. Maintenant, avec c’te nouvelle concurrence d’importation, on va nous aussi être obligés de monter le niveau. Finis les résumés pondus dans l’heure. Finis les p’tits textes tous chauds, pré mâchés par les orateurs qu’on n’avait qu’à restituer avec les touches miracle « copier » et « coller ».
Bonjour l’impro ! En plus, va falloir châtier, chercher les nouveaux mots dans le dico. Et ça pendant une année, et sans quotas. Ca fout la trouille.
A part ça, pour moi, c’est vraiment le pompon. La forme, c’est déjà pas de la tarte. Mais pourquoi le psychanalyste vieux de 800 ans, y fallait que ça tombe sur moi. Quand l’a fini de répondre, tu comprends plus la question que t’as posée. Ah, mais NON alors. J’en prends plein les dents avec le fond aussi. Bon, je vais prendre un peu de recul, relire plusieurs fois mes notes, téléphoner à d’autres rotariens présents pour voir s’ils peuvent me donner un petit coup de main. Bon, ça m’étonnerait qu’ils puissent beaucoup m’aider, vu qu’ils me tapaient presque tous sur l’épaule en me souhaitant bonne chance pour le résumé. Rien ne vaux les bonnes vieilles recettes de grand-mère bien de chez nous, je vais dormir dessus. Demain, tout sera plus limpide, enfin j’espère……. ».
Christian Gaillard est né le 9 mai 1942 à 8h00 à Saxon. Je sais, une telle précision n’apporte rien, mais j’essaie d’étaler ma confiture trouvée sur Internet. Après des études gymnasiales à St Maurice, puis de pédagogie à Lausanne, il poursuit sa formation à Paris, devient assistant à l’université, puis professeur en psychanalyse. Analyste jungien ou post-jungien, docteur en psychologie, psychanalyste, ancien président de la société française de psychologie analytique et j’en passe, notre orateur est un valaisan d’origine qui brille à l’extérieur. Régulièrement invité à l’étranger comme conférencier, dernièrement en Georgie, il a donc l’habitude d’explorer le monde extérieur mais aussi et peut-être surtout intérieur.
Christian est venu nous parler de lui. Ce n’est pas son fort, plus habitué qu’il est à écouter l’autre s’exprimer. Sa vie est basée sur trois piliers. Le premier, central et fondateur, c’est son travail de psychanalyste. Le deuxième, celui de professeur, est fort différent puisqu’il l’oblige à mobiliser l’auditoire, à convaincre, à s’impliquer plutôt que d’exploiter le recul qu’impose le fauteuil d’écoute ou divan. La vie institutionnelle en France représente son troisième pilier, qui l’a confronté à la gouvernance.
Quelle cohérence de cette vie ? Le fait d’être valaisan a contribué à rendre possible ce mode de vie. Ses racines suisses l’ont aidé. Ce pays, stabilisé malgré les guerres, a le sens de l’histoire. Selon Christian, la Suisse et le Valais en particulier ont beaucoup changé, mais dans la continuité, capables d’intégrer des différences de langue, de culture, de religion. A ce propos, le système fédéral est extrêmement utile.
Les questions fondamentales que se posent les analystes : où en suis-je aujourd’hui ? et où vais-je ?
A la question : Que pensez-vous des événements liés à la Georgie ? , il répond subtilement :
« Je fus invité comme orateur en Ukraine, puis en Georgie. En Ukraine, à leur demande, je m’exprimais en anglais et mes propos étaient traduits simultanément en Russe. En Georgie, on m’a demandé de m’exprimer en français, et j’étais traduit en géorgien. La Georgie a le souci de son propre patrimoine, de ses différences par rapport à la grande puissance russe. C’est le pot de terre contre le pot de fer. La Georgie essaie de se distancer de sa voisine et de se tourner vers l’occident plutôt que d’être satellisée.
Blague à part, Christian a magnifiquement su à captiver son auditoire. On l’écouterait parler pendant des heures. Ses élèves ont bien de la chance.
Carl Gustav Jung :
Psychiatre suisse né en 1875, mort en 1961. Penseur influent, il est le fondateur du courant de la psychologie analytique. Son œuvre est liée à celle de Freud, dont il fut l’un des collaborateurs dans ses débuts avant de s’en séparer sur le plan personnel et pour des divergences théoriques. Carl Gustav Jung met en exergue une compréhension de l’âme (psyché) à travers l’exploration des rêves. A ses yeux, les humains modernes dépendent trop de la science et de la logique et gagneraient à s’intéresser à la spiritualité.
Quelques livres de l’orateur :
- Jung de Christian Gaillard, PUF, Que sais-je ?
- Jung de Elie Gruber-Humbert et Christian Gaillard (préfacier), éditeur : Hachette, collection : pluriel psychanalyse
Blague de psy :
- Professeur, quel est le secret de votre succès ?
- Deux mots.
- Et, professeur, quels sont-ils ?
- Bonnes décisions
- Mais professeurs, comment prenez-vous les bonnes décisions ?
- Un mot
- Qui est ?
- Expérience.
- Hum……., et comment acquérez-vous de l’expérience ?
- Deux mots
- Et, professeur, quels sont-ils ?
- Mauvaises décisions.
N’hésitez pas, vous aussi, à relire pour bien saisir la substantifique moelle de cette blague.